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Et vous, dans quel état d’esprit êtes-vous ? Résultat du sondage

Voici les résultats de notre sondage “enseigner est un beau métier” et l’essentiel des commentaires laissés par celles et ceux qui y ont participé (plus de 1 700 dont 53% de non adhérents)…

 

Quelles sont, pour les enseignant·es, les revendications à porter en priorité ?

 

RevendicationsQVT : Qualité de vie au travail

 

Commentaires libres des enseignants : que retenir ?

 

Tout va bien

« Tout est parfait », c’est une appréciation orpheline, mais d’autres réponses n’en sont pas très éloignées. Elles appellent à relativiser et à observer ce que vivent certaines catégories professionnelles beaucoup plus maltraitées ou déconsidérées que celle des enseignants. « Soyons optimistes », nous dit-on, « Sachons vivre positivement notre métier ». « Arrêtons [également] de nous plaindre sans cesse », un « tic » manifeste des syndicats. Cela n’est pas faux, même si pour notre part, nous constatons que l’on fait rarement appel à nous pour nous confier que « tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes » … 

Je suis lassé.e, découragé.e, désespéré.e…

« Le mépris du ministre à l’égard des personnels est insupportable ». Voilà la teneur principale des réponses faites par les enseignants qui se disent découragés. En effet, ils considèrent que leur investissement dans le travail auprès des élèves n’est pas reconnu à sa juste mesure. Ils ont le sentiment de devoir toujours en faire plus, avec toujours moins de moyens et sans augmentation de salaire. Ils estiment que leur charge de travail ne cesse de s’accroître, car à leur mission principale qu’est l’enseignement s’ajoutent des tâches « invisibles », dont le nombre ne cesse d’augmenter depuis plusieurs années : réunions, saisie de données administratives, réponses incessantes à des mails… Dans le 1er degré, ce ressenti est encore plus marqué car le travail « invisible » est constant : « Téléphoner aux orthophonistes, répondre aux mails des parents, télécharger et envoyer le LSU aux familles, transmettre des documents de l’école aux familles et faire la synthèse des réponses… Tout cela en plus de préparer et assurer la classe. »

Augmenter les salaires

La crise sanitaire qui perdure, l’exposition à des risques importants sans pouvoir être vaccinés, le non-remplacement de collègues malades sont autant de facteurs qui contribuent à affecter davantage un moral déjà fragilisé. À cela s’ajoutent encore des réformes menées au pas de course, des programmes lourds, les inconnues liées aux examens de fin d’année… Même s’ils aiment leur métier, les enseignants ne comprennent pas pourquoi ils ne sont pas considérés comme ils le méritent et rémunérés de façon décente. Ils réclament une augmentation de salaire pour tous, et pas seulement une prime de-ci de-là ou des heures supplémentaires imposées.

Un pion sur l’échiquier

Les motifs qui assombrissent la vie de certains enseignants sont nombreux, au point de susciter parfois l’envie de quitter le métier. Même si les collègues ne sont pas légion à l’avoir formulé lors de cette enquête, c’est une tendance qui s’accroît : d’autres mesures l’indiquent en effet. Ce qui domine, c’est le sentiment de n’être pas reconnu à sa juste valeur, de n’être qu’un vulgaire « pion sur l’échiquier ». Pour preuves, le manque de moyens matériels, la précarité qu’on laisse se développer, la faiblesse de la rémunération, l’absence d’un système de prévention et de santé… Certaines réponses indiquent que le métier s’est déprécié et que le système éducatif n’est plus adapté aux élèves accueillis. Le consumérisme s’étend en revanche et la charge de travail augmente. « Y aura-t-il encore des enseignants demain ? » s’interroge-t-on. Ne serait-il pas temps de refondre complètement la formation initiale en revoyant des contenus relativement appauvris au regard de l’acte d’éduquer ? De revoir les taux d’encadrement pour mieux accompagner certains élèves ? Ce sont des doléances qui sont exprimées dans les réponses.

Je suis exténué.e, excédé.e

Des conditions de travail dégradées ! C’est le constat général fait par les enseignants qui se disent exténués par leur travail. Un collègue résume ce qui parcourt les commentaires : « Les enseignants sont devenus les forçats de la République, mais chut, il ne faut pas le dire, le métier est si beau ! Eh oui, il l’était. »

Remettre l’enseignement au coeur du métier

Il est essentiel de « remettre l’enseignement au cœur du métier ». Les tâches administratives qui augmentent, la porosité entre vie professionnelle et vie personnelle, l’impact du numérique présent à chaque instant, la multiplication des heures supplémentaires de travail sans rémunération… sont des éléments qui ont des conséquences néfastes sur la qualité de vie au travail.

Les effectifs de classe élevés, les programmes trop lourds, les réformes mal ficelées, les injonctions de certains inspecteurs contribuent à accroître gravement l’exaspération des enseignants. Améliorer sensiblement leurs conditions de travail et revaloriser leurs salaires sont considérés par les personnels comme les points essentiels d’un meilleur bien-être au travail.

La coupe est pleine !

C’est l’expression qui résume le mieux le désarroi des enseignants qui disent que, même avec la meilleure volonté du monde et l’amour de leur métier, ils n’en peuvent plus ! On leur en demande toujours plus ! Des tâches administratives en surnombre ! Des effectifs de classe au-delà de 30 élèves alors qu’ils en réclament de plus réduits pour un travail de qualité et plus individualisé auprès des élèves.

La liste est longue des “cailloux dans la chaussure”

Des heures supplémentaires imposées par des chefs d’établissement qui, pour certains se prévalent de projets pour raccourcir l’heure de cours et permettre des séances supplémentaires ! Des formations en nombre insuffisant, aussi bien pour s’approprier les réformes qui fusent (sans concertation préalable des acteurs du terrain) que pour l’enseignement en distanciel qu’ils ne peuvent maîtriser du jour au lendemain ! La liste est longue des « cailloux dans la chaussure » auxquels s’ajoute le niveau de salaire qualifié de « ridicule » (étant bien inférieur à la moyenne des pays de l’OCDE). Malgré tout cela, les enseignants s’accordent sur leur dévouement à faire progresser leurs élèves. Par contre, ils sont unanimes pour dénoncer le mépris dont ils sont victimes de la part du ministre de l’Éducation nationale.

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