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Cette année scolaire ne peut pas être « ordinaire » !

La continuité pédagogique que doit assurer l’Ecole dans la situation de crise sanitaire que nous vivons et ce, à juste titre, est une formule équivoque. Car elle laisse penser au fond que ce ne sont que les conditions d’enseignement qui ont changé, c’est-à-dire la forme plus que le fond. Cette idée doit être combattue.

La continuité pédagogique permet de « maintenir à flot » les élèves qui n’étaient pas en trop grande délicatesse avec le système scolaire. Mais il ne faut pas rêver, on ne fait pas en ce moment ce qui se faisait essentiellement en présentiel avant le 16 mars dernier, sans compter les problèmes matériels qu’il ne faut pas nier. La fracture numérique existe bel et bien. Et elle est également pédagogique et sociale. Les élèves qui pour diverses raisons étaient plus éloignés du système scolaire souffrent évidemment de la situation actuelle et comme l’a reconnu Jean-Michel Blanquer, certains d’entre sont déjà malheureusement « perdus ».

Le système scolaire n’était évidemment pas prêt à vivre et assumer la situation présente. On ne peut pas en vouloir aux ministères de tutelle des enseignants de n’avoir pas davantage anticipé. Mais on peut par contre leur reprocher de faire croire qu’avec quelques aménagements et un peu de lest financier à la clé, on pourrait rattraper le retard. Ainsi croit-on vraiment pouvoir sauver des élèves en difficulté durant les courtes vacances de printemps à venir ? L’intention est louable mais pour quelle efficacité ? Et sait-on vraiment dans ce pays ce qu’est un élève en difficulté, terme polysémique qui plus est ?

L’année scolaire en cours n’est déjà plus une année scolaire ordinaire, il faut en prendre acte afin de travailler à la sortie de crise. L’anticipation est ici possible. Les questions primordiales ne seront pas de savoir comment on bouclera les programmes ou comment on organisera les examens de fin d’année… Non, ce qui devra prévaloir, c’est :

–          L’accompagnement de chaque élève pour la poursuite de son parcours scolaire en ne le rendant pas responsable de ce qui est arrivé,

–          De travailler en équipe pour mettre en place des dispositifs permettant de combler les écarts, déjà existants, creusés par le confinement,

–          D’aménager les emplois du temps et faire offre de différenciations pédagogiques.

–          De donner du sens à cette remise en route de la « machine » scolaire.

Ce sera tout simplement accepter que plus rien ne pourra être tout à fait… comme avant.    

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