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Lycée professionnel : insatisfaction toujours

La Fep-CFDT refuse les mesures qui auront des incidences sur les conditions de travail des professeur·e·s et appelle à se mobiliser contre. Elle interroge aussi d’autres décisions, prévues pour 2023-24, quant à leur efficacité sur l’attractivité de la voie professionnelle, la qualité de la formation et leur application dans le privé sous contrat.

Dans le cadre de la réforme du lycée professionnel, les dispositifs suivants seront mis en place progressivement, à partir de la rentrée 2023 : « Ambition emploi » (pour accompagner vers l’emploi les élèves sortis du lycée sans solution), « Tous droits ouverts » (destinés aux élèves décrocheurs qui pourront tester d’autres modalités d’éducation) et des dispositifs permettant d’accompagner les jeunes en BTS, comme les parcours de consolidation.

Cela se fera sur la base du volontariat des professeur·e·s. Ainsi, l’expérimentation du Super Pacte LP, auquel s’opposent l’ensemble des organisations syndicales, se mettra en place dès l’année scolaire prochaine. Au-delà des incertitudes quant au montant des enveloppes qui seront délivrées aux lycées professionnels et à la façon dont les chef·fe·s d’établissement organiseront ces missions supplémentaires, la Fep-CFDT dénonce la non-reconnaissance des missions déjà effectuées, le risque de l’annualisation des services et la création de deux types de professeurs de lycée professionnel. Elle appelle à la mobilisation les 31 mai et 6 juin.

Une allocation pour valoriser les PFMP

Cette allocation relative aux Périodes de formation en milieu professionnel (PFMP) sera mise en place à partir de janvier 2024. C’était l’une des annonces phares du président de la République au coeur de l’été dernier, présentée alors comme non négociable. L’exécutif souhaite valoriser l’investissement des jeunes dans leur formation et permettre à ceux issus de milieux populaires d’accéder à des filières parfois plus coûteuses que celles du lycée général et technologique. Sur la base d’un forfait jour allant de 10 à 20 euros, les élèves qui préparent des diplômes de niveau III et IV toucheront, sous réserve d’assiduité, cette allocation à la fin de la période de formation en milieu professionnel, à compter de janvier 2024. Celle-ci sera versée sur le compte bancaire de leurs parents s’ils et elles sont mineur·e·s.

Cette mesure ne peut être vue comme une solution au manque d’attractivité du lycée professionnel. Et d’ailleurs, pourquoi les périodes de formation en entreprises seraient-elles le seul élément à prendre en compte et à valoriser pour attirer les élèves ? Cette allocation ne doit pas non plus occulter la nécessité d’un travail de fond quant à la qualité de la formation durant ces périodes en milieu professionnel, dont les entreprises sont responsables. Il n’est pas acceptable que certaines d’entre elles puissent ne voir là que l’opportunité de bénéficier d’une main d’œuvre gratuite.

Un bureau des entreprises 

La circulaire, parue au Bulletin officiel ce 24 mai, demande l’installation d’un bureau des entreprises dans tous les établissements scolaires. Elle en fixe les missions, le profil de la personne responsable et les moyens accordés.

Si le privé sous contrat est bien concerné par l’implantation de ces bureaux, sans mesure contraignante, rien ne garantit leur installation dans tous les lycées professionnels. Et si des chef·fe·s d’établissement acceptent d’en mettre un en place, l’absence, dans les établissements sous contrat, d’instance de concertation pour statuer sur l’organisation pédagogique ne laisse rien augurer de bon quant au respect du cadre fixé par la circulaire. Enfin, le fait qu’il n’y ait pas de moyens prévus pour la participation des enseignants et enseignantes à leur fonctionnement dans le privé sous contrat constitue un problème d’importance. Totale liberté de choix est ainsi donnée aux chef·fe·s d’établissement pour la composition de ces bureaux. Sans garde-fous pour s’assurer du niveau de compétence requis des personnes recrutées, comment garantir le meilleur accompagnement des jeunes vers l’insertion professionnelle ?

Par ailleurs, le flou demeure sur l’évolution de l’année de terminale, les évaluations, l’accompagnement des élèves par France Travail ou encore l’indice d’insertion professionnelle. Ce sont autant d’inquiétudes pour l’emploi des enseignants et enseignantes et concernant l’avenir du lycée professionnel.

 

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