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Prise en charge des élèves à besoins particuliers : Serions-nous au milieu du gué ? (MAA)

Le nombre d’élèves à besoins particuliers explose dans l’enseignement agricole. Si les moyens mis en place par l’État sont réels, il y a encore des marges de progression : déprécarisation du métier d’AVS, accompagnement des équipes en termes de formation, mais aussi de moyens pour accompagner ces jeunes.

Jeudi 9 juin, la Fep-CFDT a participé à un groupe de travail issu du Cnea (Conseil national de l’enseignement agricole) sur l’évaluation et la prise en charge des élèves à besoins particuliers. Une trentaine de participants, représentants des organisations syndicales des établissements agricoles publics et privés, des parents et de l’Unrep (Union nationale rurale d’éducation et de promotion) étaient présents autour de la Directrice générale de l’enseignement et de la recherche, afin de travailler sur un sujet de première importance pour les jeunes concernés et leurs familles. L’objectif était de faire un état des lieux de ce qui a été mis en place, mais aussi de ce qui doit être fait pour rendre l’accompagnement de ces élèves le plus efficient possible.

Avec la pandémie, ces groupes de travail ont été mis en sommeil. De l’avis de tous, ils sont essentiels pour faire remonter les informations du terrain et collectivement progresser sur la prise en charge de ces jeunes.

Les interventions de la Fep-CFDT

Bien sûr, collectivement, nous sommes tous favorables à une politique ambitieuse d’inclusion, mais pour cela, il est important d’y mettre les moyens, d’accompagner et de former les équipes. C’est ce que la Fep-CFDT a revendiqué dans ses interventions, nourries des témoignages du terrain, qui ont porté sur quatre points.

Le métier d’Auxiliaire de vie scolaire.

Dans les établissements agricoles publics, les AVS ont un contrat d’AESH (Accompagnant d’élève en situation de handicap). Sans que ce soit la panacée, au moins existe-t-il un cadre. Dans le privé, la précarité des personnels est triple : CDD sur 9 ou 10 mois, selon les établissements (seulement 10 % de CDI), travail à temps partiel et salaire qui stagne. Alors que ce métier exige des compétences tant pédagogiques que relationnelles et une grande capacité d’adaptation, prédomine l’absence de reconnaissance et de valorisation de ces personnes, des femmes le plus souvent. Notre objectif n’est pas simplement de dénoncer des conditions de travail, mais d’amener l’État, qui est le payeur, à regarder de plus près ce qui se passe dans les établissements. La Fep a souligné aussi l’importance de la formation initiale et continue et la nécessité d’une reconnaissance institutionnelle, loin d’être acquise dans tous les établissements.

Le travail d’équipe autour de la prise en charge des élèves.

Absence d’infirmière scolaire dans le privé, manque de temps de concertation, absence de formations spécifiques, pourcentage élevé d’élèves à besoins particuliers dans des classes déjà chargées, lourdeur dans la prise en charge des dossiers pour les professeurs principaux sont autant de difficultés. C’est un sentiment d’insatisfaction qui domine : « Nous accueillons de plus en plus d’élèves à besoins particuliers, mais nous ne nous donnons pas réellement les moyens de les accompagner dans leurs apprentissages. Il y a finalement un décalage entre l’espoir que l’on fait naître au niveau d’une famille et la réalité de ce qu’il est possible de faire sur le terrain ».

La qualité des ressources mises à disposition par le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire.

Que ce soient les éléments réglementaires, l’accompagnement pédagogique, les missions des AESH… le Réseau national handicap, accessible à tous sur Chlorofil, offre une mine d’informations avec des dossiers très intéressants sur le site http://accesslab.ensfea.fr. Néanmoins, la Fep-CFDT a pointé la méconnaissance de ce réseau par les équipes.

L’environnement médico-social

Des fermetures d’établissements spécialisés sont opérées sans que les lycées environnants aient l’information. Il s’ensuit l’obligation de prendre en charge des jeunes à besoins particuliers sans les moyens matériels nécessaires, la formation adéquate…

 

Alors sommes-nous au milieu du gué ? Ce qui est certain, c’est que les chantiers sont encore nombreux : reconnaissance du métier d’AESH ; appui, formation et accompagnement des équipes ; moyens dédiés ; échanges de pratiques ; référent handicap dans chaque établissement… Une véritable démarche d’inclusion implique une volonté, un cadre partagé, mais aussi des moyens.

 

Contactez nous : bourgogne@fep.cfdt.fr / 07.67.14.61.41