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Déclaration liminaire en CCMA du 7 mars 2024

UNE ECOLE SOUS LE(S) CHOC(S)

La FEP-CFDT par la voix de ses élus, souhaite à l’occasion de cette CCMA souligner les incohérences entre les annonces gouvernementales et les réalités vécues par les collègues, les chefs d’établissement et les agents. Le discours volontariste à la rhétorique guerrière (réarmement, choc, SNU) pour remonter dans le classement PISA laisse place à l’impréparation sur le terrain. Jamais une rentrée n’aura été aussi incertaine et précipitée en termes de moyens. Nous sommes face à des dotations qui ne permettent pas de se projeter sur la rentrée 2024 en termes d’ambitions et de moyens. Au discours de réarmement succède une réalité bien différente dans nos établissements face à la baisse réelle des moyens.

C’est bien le refus de faire avec les professionnels de terrain que nous tenons à dénoncer. L’ensemble des réformes proposées : Choc des savoirs et la réforme des Lycée Pro reçoivent une opposition claire et nette et unanime. Notre fédération s’est d’ailleurs largement positionnée en CSE.

On ne peut réformer l’école sans ses acteurs, or c’est bien ce que s’obstine à faire le gouvernement. Aussi nous tenons à tirer la sonnette d’alarme sur ce qui constitue le deuxième choc concernant l’attractivité du métier. Là encore, quel choc ? Les inscriptions au concours ne permettent pas de pourvoir les postes. Les mesures salariales du début de carrière ne masquent pas la faible évolution de rémunération des milieux de carrières, touchés par l’inflation et une perte de pouvoir d’achat depuis 20 ans. Aussi nous refusons cette logique de communication où le problème est réglé par le Pacte. Ce dernier n’est pas une revalorisation et ne permet pas de mettre des professeurs en face des élèves. Cette logique du travailler plus pour gagner plus est en train d’épuiser les équipes et de les mettre en concurrence. Nombre de maîtres sont désabusés et ne se projettent plus dans le fait de faire carrière à l’éducation Nationale. Les projections sur le nombre de départs d’ici 2030 font craindre le pire.

Ceci nous amène à la CCMA sur l’avancement accéléré et les congés de formation la liste d’aptitude d’aujourd’hui.

Avancement accéléré Nous ressentons chez nos collègues une perte de sens sur la notion de valeur professionnelle. Les efforts sur la prime d’attractivité ont tassé les grilles salariales rendant les changements d’échelon de moins en moins significatifs. La valorisation de l’expérience dans l’Éducation Nationale va à l’encontre de toutes les politiques salariales en donnant des grosses primes aux néo recrutés. Pour nous, la valeur professionnelle ne peut être contingentée. Aujourd’hui, des collègues pourtant classés excellents ne bénéficieront pas de revalorisation salariale. Le système actuel crée peu de reconnaissance de cette valeur professionnelle au
regard de la faible augmentation salariale effective pour seulement 30% des collègues…

Liste aptitude agrégation
En ce qui concerne l’accès à la liste d’aptitude des agrégés, nous constatons la faiblesse de notre académie dans les promotions tant les contingents-là encore sont restreints. Une seule promotion en liste d’aptitude depuis 10 ans ! Là encore, le système génère de la frustration chez les collègues au regard de leur investissement et de leur conscience professionnelle.

Congés de formation
Les départs en congés de formation concernent des demandes liées à d’autres champs professionnels là où la préparation à l ’agrégation était ultra dominante jusqu’à 4-5 ans en arrière. Nous ressentons une profonde lassitude, y compris chez les collègues chevronnés. Le manque de reconnaissance et le niveau de rémunération incitent de plus en plus à se réorienter au détriment d’une formation continue qui semble se dessiner en dehors du temps de travail.

La Fep Cfdt demande la transmission des données sociales de l’académie notamment sur les démissions et les ruptures conventionnelles pour objectiver le malaise ou le mal être des enseignants de l’académie. Dans ce contexte où des économies devront encore être prélevées sur le budget du MEN, nous demandons que cesse la politique de communication du gouvernement, notamment sur l’attractivité. Aucune revalorisation n’a atteint la feuille de paye des enseignants, particulièrement les plus expérimentés. Aussi, nous demandons dans ce contexte anxiogène, des mesures et des moyens d’urgence pour reconnaitre l’expertise des enseignants et « placer l’école comme la mère des priorités ». Les acteurs de l’éducation, Professeurs, Surveillants, Psychologues ne demandent qu’à être écoutés et entendus.
Nous vous remercions de votre attention.

Les élu.e.s FEP-CFDT de la C.C.M.A. de l’Académie de Dijon.