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Déclaration liminaire en CCMI du 6 mars 2024

UNE ECOLE SOUS LE(S) CHOC(S)

La FEP-CFDT par la voix de ses élus souhaite à l’occasion de cette CCMI souligner les incohérences entre les annonces gouvernementales et les réalités vécues par les collègues, les chefs d’établissement et les agents. Le discours volontariste à la rhétorique guerrière (réarmement-choc-Service National Universel) est rétrograde et ne laisse pas transparaître les réels besoins de l’enseignement basés sur la tolérance, les savoirs et la bienveillance. Jamais une rentrée n’aura été aussi incertaine et précipitée. Nous sommes face à des dotations qui ne permettent pas de se projeter sur la rentrée 2024. Au discours de réarmement s’oppose une réalité bien différente dans nos établissements face à la baisse réelle des moyens.

C’est bien le refus de faire avec les professionnels de terrain que nous tenons à dénoncer une nouvelle fois aujourd’hui. L’ensemble des réformes proposées via le Choc des savoirs reçoit une opposition claire, nette et unanime. Notre fédération s’est d’ailleurs largement positionnée en Conseil supérieur de l’éducation. On ne peut réformer l’école sans ses acteurs or c’est bien ce que s’obstine à faire le gouvernement. Aussi nous tenons à tirer la sonnette d’alarme sur ce qui constitue le deuxième choc concernant l’attractivité du métier. Là encore quel choc ? Les inscriptions au concours ne permettent pas de pourvoir les postes. Les mesures salariales du début de carrière ne masquent pas la faible évolution de rémunération des milieux de carrières touchés par l’inflation et une perte de pouvoir d’achat depuis 20 ans.

Nous refusons cette logique de communication où le problème est réglé par le Pacte. Ce dernier n’est pas une revalorisation et ne permet pas de mettre des professeurs en face des élèves. Cette logique du travailler plus pour gagner plus est en train d’épuiser les équipes et de les mettre en concurrence. Nombre de nos collègues sont désabusés et ne croient plus en une carrière dans l’éducation Nationale.

Ceci nous amène à la CCMI sur l’avancement accéléré et les congés de formation la liste d’aptitude d’aujourd’hui.

Nous ressentons chez nos collègues une perte de sens sur la notion de valeur professionnelle. Les efforts sur la prime d’attractivité ont tassé les grilles salariales rendant les changements d’échelon de moins en moins significatifs. La valorisation de l’expérience dans l’Éducation Nationale va à l’encontre de toutes les politiques salariales en donnant des grosses primes aux néo recrutés. Pour nous la valeur professionnelle ne peut être contingentée. Des collègues classés excellents ne bénéficieront pas de revalorisation salariale. Le système actuel ne crée pas de reconnaissance de cette valeur.

Les demandes de nos collègues pour un travail à temps partiel pour échapper à la difficulté du métier ou pour trouver une activité complémentaire sont croissantes. Nous ressentons une profonde lassitude y compris chez les collègues chevronnés.

La Fep Cfdt demande la transmission des données sociales de l’académie notamment sur les démissions les ruptures conventionnelles pour objectiver le malaise ou le mal être des enseignants de l’académie. Dans ce contexte ou des économies devront encore être prélevées sur le budget du MEN, nous demandons que cesse la politique de communication du gouvernement, aucune revalorisation n’a atteint la feuille de paye des enseignants, notamment les plus expérimentés. Aussi nous demandons dans ce contexte anxiogène, des mesures et des moyens d’urgence pour reconnaître l’expertise des enseignants et « placer l’école comme la mère des priorités ». Les acteurs de l’éducation ne demandent qu’à être écoutés et entendus.

Nous vous remercions de votre attention.

Les élu.e.s FEP-CFDT de la C.C.MI. de l’Académie de Dijon.