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Revalorisation 2021 /2022 : que faut-il en penser ? (MEN)

La Fep-CFDT était conviée mardi 7 septembre à une réunion en visio avec le ministère, histoire de faire un point sur les discussions initiées avant l’été dans le cadre du Grenelle de l’éducation. Certaines décisions étaient déjà connues, les médias en ont fait écho fin août. Nous attendions donc plus particulièrement les conclusions concernant les mesures spécifiques au privé sous contrat.

 

Ce seront donc 1,5 milliard d’euros qui auront été injectés dans les salaires des personnels de l’Éducation nationale sur deux ans (400 M€ en 2021, puis 700 M€ en sus en 2022). Dit comme ça, ça n’est pas rien ! Mais au regard de l’impact négatif du gel du point d’indice pendant 10 ans sur le pouvoir d’achat, le terme de « compensation » ou de « rattrapage » convient sans doute mieux, au bout du compte, que celui de « revalorisation ».

Une deuxième étape de revalorisation

Encore que cela ne soit vrai que pour une partie des enseignants, puisque la prime dite « d’attractivité », ou « prime Grenelle », ne concerne que les 7 premiers échelons en 2021 et ne concernera que les 9 premiers en 2022. Certes, notre ministre dit vouloir imprimer une trajectoire et promet une continuité dans les prochaines années avec un objectif de 2 000 € net comme salaire minimum. De notre côté, nous aurions préféré que les mesures de revalorisation s’inscrivent dans une loi de programmation pluriannuelle. C’est ce que nous revendiquions avec le Sgen-CFDT depuis le début des concertations. Les promesses du ministre ressemblent plus, selon nous, à de la stratégie électorale.

Une nouveauté cependant par rapport aux discussions du mois de juillet : le ministère de l’Éducation nationale a obtenu une rallonge de 21 M€. Concrètement, les 245 M€ dédiés à la prime d’attractivité seront lissés sur 11 mois en 2022 (de février à décembre), puis l’enveloppe sera portée à 266 M€ dès janvier 2023.

Du mieux pour les maîtres délégués

Lors des discussions avec le ministère, la Fep-CFDT a fortement insisté pour que des dispositions particulières soient prises afin de combler les écarts de rémunération entre les « remplaçants » du public et ceux du privé. Nous n’aurions pas accepté de sortir de ces concertations sans qu’une partie de l’enveloppe destinée aux mesures catégorielles ne vienne améliorer la situation des maîtres délégués. Au final, ce sont 7 M€ qui vont servir au reclassement des MA2 sur l’échelle de rémunération des MA1 (y compris les 689 maîtres en contrat définitif). Cette mesure, sous condition de diplômes, sera effective dès septembre 2021. En 2018, alors que nous revendiquions une échelle de titulaires remplaçants, une partie des maîtres délégués avaient déjà été reclassés sur l’échelle des MA1, mais beaucoup de maîtres du premier degré n’avaient, injustement, pas bénéficié de ce mécanisme.

Cette mesure de reclassement est spécifique aux maîtres délégués. Elle vient réparer une iniquité que nous dénonçons inlassablement et permet de diminuer très légèrement les écarts de salaires entre remplaçants du public et du privé. Mais nous sommes encore très, très loin de notre revendication principale : un véritable plan de déprécarisation. Pour faire court : public-privé, mêmes salaires.

Les discussions doivent absolument se poursuivre. L’enjeu, c’est à la fois d’assurer un niveau de vie décent aux maîtres délégués et d’améliorer les conditions de recrutement des remplaçants dans le privé sous contrat.

Notons, par ailleurs, que les maîtres délégués bénéficient aussi des primes d’attractivité 2021 et 2022 (jusqu’à environ 90 € net en plus par mois en 2022), de la prime d’équipement (135 € net par an) et de l’aide à la complémentaire santé (15 € par mois en attendant une prise en charge à hauteur de 50 %).

Du mieux donc, mais rien d’extraordinaire non plus !

Et les enseignants dépendant du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation ?

Les revalorisations actées pour 2022 les concernent aussi, mais encore faudrait-il que celles de 2021 soient mises en place… Si les enseignants du Men ont obtenu la prime d’équipement sur la fiche de paie de mars, ceux du Maa ne l’ont pas encore perçue… Idem pour la prime d’attractivité… Manque d’anticipation, manque de réactivité… Les enseignants se lassent des retards de l’administration.

 

D’autres sujets à l’intérieur de ce Grenelle de l’éducation sont encore susceptibles d’évoluer : action sociale, mobilités, accès à la classe exceptionnelle… Un calendrier de concertation devrait bientôt nous être communiqué.

Contactez nous : bourgogne@fep.cfdt.fr / 07.67.14.61.41